Jardiner sans pesticide, utiliser son propre compost comme engrais, choisir des variétés de plantes bien adaptées… C’est protéger la planète et votre santé aussi !

Au jardin, vos « déchets » sont précieux ! Au lieu d’aller les apporter en déchèterie, utilisez vos tontes de pelouse, feuilles mortes, petites branches, fleurs et plantes fanées, et tailles de haie pour nourrir et protéger les sols. Des apports réguliers de compost, et la technique du paillis permettront de développer l’activité des vers de terre et des micro-organismes : vous aurez ainsi une terre plus fertile et pourrez économiser la ressource en eau en ayant moins souvent recours aux arrosages.

Le jardin naturel, c’est aussi celui qui contribue à offrir un refuge accueillant pour la biodiversité : oiseaux, hérissons, papillons, abeilles et autres insectes… En bannissant l’usage d’engrais chimiques et de pesticides (herbicides, insecticides et fongicides), vous préservez la survie de ces habitants. Pour protéger la biodiversité, veillez aussi à créer un environnement favorable aux plantes et animaux du jardin : haies fleuries et champêtres tapissées de feuilles mortes, fleurs en toute saison, point d’eau permanent dans le jardin, abris à insectes…

À noter : Depuis le 1er janvier 2019, la vente, la détention et l'usage de pesticides destinés aux jardiniers amateurs sont interdites : cette interdiction ne concerne pas les produits de bio contrôle, les purins et les produits certifiés « utilisables en Agriculture Biologique ».

Pour en savoir plus sur le jardinage au naturel, consultez le guide de l’ADEME

Compost

Le compostage est un des piliers du jardin au naturel. En tas ou dans un composteur individuel, vous pouvez composter les feuilles mortes, mauvaises herbes (si elles ne sont pas encore montées en graine), brindilles, fleurs séchées… Qui vous donneront un bon engrais naturel à utiliser au jardin !

Plus d’infos sur le compostage ici
Vous pouvez consulter aussi le guide du compostage de la MEL

Bon à savoir : d'avril à octobre, du compost est mis à disposition des habitant(e)s gratuitement dans plusieurs déchèteries de la MEL, sur simple présentation de votre carte de déchèterie (elle est gratuite).

Tonte de pelouse

La plupart du temps, il faut éviter de tondre trop court. Il y a même beaucoup d’avantages à tondre à 8 cm du sol plutôt qu’à 3 ou 4 cm ! Une tonte haute maintient un sol plus humide et plus fertile. Les racines se développent en profondeur, donc l’herbe est plus résistante à la sécheresse. De plus, une tonte plus haute permet la floraison de plantes variées, ce qui augmente la biodiversité et favorise la pollinisation. À l’inverse, une tonte trop courte favorise le développement de la mousse et la germination des plantes indésirables !

Autre astuce : dans les zones qui ne nécessitent pas de passage quotidien, vous pouvez choisir d’instaurer des zones de fauche tardive, où vous laisserez les végétaux se développer en ne fauchant qu’une fois par an (en août, ou mieux encore : à l’automne). Même dans un petit jardin, vous pouvez laisser 2 ou 3 m2 en fauchage tardif, par exemple au pied des arbres et arbustes, ou le long d’une bordure. Vous pouvez par exemple y semer un mélange fleuri où les abeilles et papillons se régaleront, ou laisser se développer naturellement les plantes qui s’y trouvent déjà : pâquerettes, pissenlits, trèfles blancs, achillées, millepertuis, ou même l’ortie, injustement mal-aimée, mais indispensable à la survie de plus de 10 espèces de papillons !

Enfin, vos « déchets » de tonte sont une mine d’or pour votre jardin ! Ils peuvent être étalés pour sécher pendant 24h avant d’être mis au compost, ou utilisés comme paillage pour couvrir le pied de vos plantes ou vos massifs. La tonte mulching est également une bonne technique pour nourrir le sol grâce aux « déchets de tonte » : elle consiste à utiliser une machine qui coupe finement l’herbe au moment de la tonte et la laisse en place. En se décomposant naturellement, l’herbe apporte au sol des éléments nutritifs et maintient un bon niveau d’humidité.

Taille de haie

Taillez les haies avant la fin mars pour éviter de perturber la nidification des oiseaux.

Tout comme les tontes de pelouse, les branchages peuvent être utilisés en paillage, plutôt qu’être mis à la poubelle. Le paillage rend de précieux services au jardin : il protège vos sols en cas de sécheresse, limite l’érosion, nourrit la terre en se décomposant et limite la repousse des herbes indésirables.

Pour faire un bon paillage, vous pouvez broyer vos tailles de haies avec une tondeuse (pour les plus fines branches et les petits volumes) ou utilisez un broyeur à végétaux.

La MEL propose chaque année à l’automne une opération de broyage des végétaux, où les particuliers peuvent apporter leurs branchages à broyer.

À noter : il est formellement interdit de brûler ses déchets verts, car cela produit des polluants toxiques et dangereux pour la santé (composants organiques volatils, particules, dioxines…).

Choix des végétaux

Privilégiez des plantes vivaces qui auront le temps de développer leurs racines et dont les besoins en arrosage sont moins importants que les annuelles. Les variétés bien adaptées à notre climat sont les meilleures. Les bulbes peuvent également être une bonne option. Afin de ne pas laisser la terre des massifs à nue, pensez aux plantes couvre-sol : elles évitent la repousse des herbes indésirables et gardent l’humidité dans la terre.

Pour faire de votre jardin un lieu accueillant pour la biodiversité, privilégiez les essences locales et mellifères (celles qui donneront à manger aux abeilles et autres insectes pollinisateurs).

Les fruitiers, arbres (pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers…) et arbustes (groseillers, framboisiers, cassissiers…) sont une bonne source de nourriture pour les insectes et les oiseaux (et, d’ailleurs, pour tous les gourmands !) Pensez aussi aux plantes aromatiques ! Sauge, thym, romarin, origan ou marjolaine feront le bonheur des pollinisateurs.

Plante grimpante souvent mal aimée et considérée à tort comme un parasite, le lierre est pourtant un excellent allié pour la biodiversité. C’est une très bonne source de nourriture pour les insectes et les oiseaux, car il fleurit très tardivement (en septembre-octobre) et propose ses fruits au cœur de l’hiver, quand la nourriture se fait rare. Il offre en plus de cela, un bon refuge à toutes sortes d’espèces.

D’autres arbustes, arbrisseaux et plantes vivaces présentent un intérêt pour la biodiversité : sureau, viorne, fusain, lavande, églantier, noisetier, céanothe, abélia, aubépine, arbousier, achillée, échinacée, mauve musquée… mais aussi des annuelles ou bisannuelles qui vont se ressemer d’elles-mêmes comme la bourrache, la capucine, la cardère

Zones-refuge pour la biodiversité

Offrez à la biodiversité quelques zones-refuge : vous pouvez installer un gîte à insectes face au sud, ou sud-est (afin de ne pas les exposer aux vents dominants), ou mieux encore : simplement laisser les insectes s’installer dans un mur en pierres sèches, un tas de branchages morts ou une vieille souche. Si vous les laissez en place sans les déranger, ils feront le bonheur des insectes de votre jardin. Évidemment, pour qu’un refuge à insectes soit utile, il faut veiller à les implanter dans des lieux riches en fleurs sauvages et plantes mellifères, pour avoir une bonne source de nourriture à proximité !

Une autre astuce : pensez aussi que beaucoup d’insectes de votre jardin vivent dans le sol ! Évitez autant que possible de retourner la terre afin de préserver leur habitat, et protégez le sol de vos plates-bandes pour éviter qu’il ne reste à nu, notamment durant la mauvaise saison, en y plaçant des tontes de pelouse, branchages broyés, ou des feuilles.

Éclairage

Veillez aussi à limiter les éclairages extérieurs pour éviter la pollution lumineuse au jardin. Cette lumière artificielle nocturne perturbe les cycles biologiques des espèces animales qui en sont victimes (insectes, oiseaux, chauve-souris…). Selon les espèces, les éclairages entraînent des perturbations différentes : les animaux diurnes restent éveillés et sont attirés par les lumières, certains animaux nocturnes fuient les zones éclairées ou au contraire s’y agglomèrent et désertent leurs milieux de vie habituels.

L’idéal est de n’allumer l'éclairage extérieur (y compris les lampes solaires) que lorsque vous êtes dehors et que vous en avez l'utilité. Ayez un éclairage dont l’intensité est limitée et dans des tons jaune/ambrés (plutôt que bleus ou blancs), et orientez-le vers le sol plutôt que vers le ciel.

Arrosage

Chaque année, le niveau de remplissage des réserves souterraines en eau est de plus en plus alarmant. Afin de préserver la ressource en eau, il faut autant que possible éviter d’utiliser l’eau du robinet pour arroser. Choisir des végétaux adaptés et couvrir le sol pour limiter l’évaporation permet de limiter les arrosages. Pensez aussi à installer un récupérateur d’eau, qui vous permettra d’utiliser l’eau de pluie pour arroser votre jardin.